Longtemps privilégiée par sa facilité de conception et par son coût, l’isolation intérieure des murs tend à être remplacée par l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Cette dernière consiste simplement à envelopper la maison d’une structure isolante recouverte d’un enduit. Outre de meilleures performances techniques, elle permet en même temps de refaire sa façade à neuf. Mais tout cela a un coût.
En outre, quel que soit la technique utilisée, sachez qu’il est possible de n’isoler que certains murs et ainsi s’isoler au fur et à mesure de ses moyens financiers. Bien entendu, commencez par les murs nord et ceux à l’ombre.
Voici quelques informations qui vous permettront d’y voir plus clair et de faire le bon choix.
Le coût de l’isolation des murs :
Une ITE est en moyenne 50 à 70% plus chère qu’une isolation par l’intérieur.
Pour une isolation intérieure, comptez en moyenne moins de 100€/m2. Pour une ITE, en moyenne et selon les régions et les matériaux utilisés, comptez plus de 100€/m2.
Attention cependant à prendre en compte les coûts annexes : vous devez ajouter au coût de l’isolation intérieure la rénovation des murs isolés (peinture, branchements électriques), ce qui demande du temps, de la place et de l’argent. La différence de coût peut vite diminuer en prenant en compte ces données.
Passer par un artisan permettra également d’utiliser les matériaux adaptés aux dernières normes en vigueur. Pour obtenir des aides, il est nécessaire en effet de réaliser des travaux efficaces d’un point de vue gain énergétique (R ≥ 3.7 m2 K/W).
La technicité :
S’il est possible pour un bricoleur d’isoler soi-même sa maison par l’intérieur, ce sera plus difficile par l’extérieur. Tout d’abord, il faut être équipé. Selon la taille de sa maison, des échafaudages encombrants seront nécessaires. De plus, de nombreuses demandes seront à faire à la mairie comme par exemple la déclaration de travaux extérieurs qui peut gêner le voisinage… ces déclarations sont généralement effectuées par l’entreprise. Ensuite, l’ITE demande souvent de modifier les éléments existants : encadrement des fenêtres, bouches d’aération, volets, systèmes d’évacuation des eaux de pluie… Si la technique de base est à la portée de tous, certains travaux annexes peuvent vite devenir compliqués.
Important à savoir : un isolant mal posé peut perdre 80% de ses qualités !
Au-delà de la technicité, il faut également tenir compte des nombreuses aides disponibles. Réaliser soi-même ses travaux peut être un mauvais calcul selon les travaux effectués. Il peut en effet revenir plus cher de le faire que d’engager un professionnel qui devra garantir son travail, pourra se fournir en matériaux moins cher… et réaliser un travail de professionnel.
Les matériaux pour l’isolation des murs :
Même si la plupart des artisans proposent et utilisent les mêmes matériaux, à savoir le polystyrène expansé pour l’extérieur (meilleur rapport performance/prix) et laine de verre ou de roche pour l’intérieur, il est possible de choisir un autre matériau.
Ceux qui souhaitent réaliser une maison écologique privilégieront les isolants naturels comme le liège, les fibres de bois ou de lin. Bien entendu, cela a un coût.
Voici une liste de matériaux utilisables classés par performance énergétique (le plus isolant en 1er) en fonction de la conductivité thermique et de nombre de centimètres mini. Pour avoir une résistance R=7 :
Isolant | Conductivité thermique | Epaisseur minimale |
Polyuréthane | 0,025 | 17,5 cm |
Polystyrène extrudé | 0,032 | 22,4 cm |
Polystyrène expansé | 0,034 | 23,8 cm |
Laine de verre | 0,036 | 25,2 cm |
Laine de roche | 0,037 | 25,9 cm |
Ouate de cellulose | 0,039 | 27,3 cm |
Laine de lin | 0,039 | 27,3 cm |
Laine de mouton | 0,040 | 28 cm |
Laine de chanvre | 0,042 | 29,5 cm |
Le confort au quotidien :
L’isolation par l’extérieure est ici à privilégier. Même si elle enlève de la luminosité en diminuant la taille des ouvertures, elle ne fait pas perdre de place et ne nécessite pas de déménagement pendant les travaux. De plus, la décoration et l’électricité ne sont pas à refaire.
Performance thermique et efficacité :
Bien entendu, cela va être différent selon les matériaux utilisés. Il faut cependant savoir que seule l’ITE permet d’éliminer les ponts thermiques. L’isolant recouvrant entièrement la maison tel un épais manteau, sont donc isolés les tableaux et appuis de fenêtres, les dalles et planchers des étages contrairement à l’isolation intérieure qui ne double que les murs.
De plus, l’ITE permet aux murs de stocker la chaleur l’hiver et de la diffuser lentement. C’est la même chose en été où les murs extérieurs ne sont pas directement au soleil et donc empêche la chaleur de pénétrer les murs de la maison.
Les aides en 2018 :
que ce soit pour l’isolation des murs par l’intérieur ou par l’extérieur, les aides seront les mêmes si vous passez par un professionnel. Par contre celui-ci devra être certifié. Par exemple, l’ANHA demande à ce qu’il soit RGE, soit Reconnu Garant de l’Environnement.
La bonne nouvelle est qu’en 2018, contrairement aux menuiseries, l’isolation des murs comporte encore de nombreuses aides :
– Le CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique) est toujours de 30% (plafonné à 16000€ pour un couple).
– La prime énergie Quelle énergie : calculée en fonction de nombreux critères.
– L’Eco PTZ (Prêt à Taux Zéro) : disponible encore jusqu’à la fin de l’année 2018, il permet aux propriétaires de maisons datant d’avant 1990 d’emprunter sans intérêt.
– Les aides de l’ANAH Habiter mieux : ce programme permet aux propriétaires modestes d’obtenir une subvention allant jusqu’à 50% du montant des travaux.
– TVA à 5,5% : la TVA réduite s‘applique lorsque c’est un artisan qui effectue les travaux.
– Le Chèque Energie : nouveauté de 2018, l’Etat offrira un chèque (en fonction des revenus) permettant de financer une partie des travaux.
Bon à savoir : la plupart des aides sont cumulables !